Abstract
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Un best-seller dans toute l’Europe, du XIIIe au XVIe siècle et ses paradoxes apparents : le ’Sirr-al-’asrâr’ / ’Secret des secrets du Pseudo-Aristote’, l’un des plus anciens miroirs du prince arabes. 0Faussement présenté comme une traduction d’Aristote et associé à la translatio en arabe de la science et de la philosophie grecques que les califes abbassides encouragent à Bagdad au ixe siècle, le traité du Sirr-al-asrar [Secret des secrets], cette lettre de conseils politiques que le philosophe aurait écrite à son disciple Alexandre, voit sans doute le jour au Xe siècle, fortement influencé, au-delà de quelques emprunts aristotéliciens, par une pensée néo-platonicienne et par l’hermétisme hellénistique, ainsi que par les sciences arabes. Célébrant l’idéal d’un roi savant tout-puissant, il transforme le philosophe et son traducteur en médiateurs d’un savoir révélé, selon un scénario hérité des écrits hermétiques: la découverte du livre dans un temple du Soleil, bâti par Esculape ou Hermès.
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